23/11/2011
Faire travailler 7 heures par semaine les bénéficiaires du RSA ? Pour le département, c'est "non !"
Nicolas Sarkozy a annoncé la mise en place d'ici à la fin de l'année d'une expérimentation concernant le Revenu de Solidarité Active (RSA) dans dix départements. Les bénéficiaires de cette aide auront pour obligation d'effectuer 7 heures de travail par semaine. Didier Marie, Président du Département de Seine-Maritime souhaite réagir.
« La Seine-Maritime n’est pas candidate à l’expérimentation lancée par N.Sarkozy qui n’a pour objectif que de monter à nouveau les Français les uns contre les autres.
En mai dernier, Laurent Wauquiez, au nom de son club « droite sociale » avait prôné de plafonner le RSA et de soumettre les bénéficiaires à 5h par semaine de service social pour lutter contre l’assistanat. Devant la dénonciation, dans son propre camp des chiffres erronés, cités en appui de ses mesures et devant le tollé soulevé dans l’opinion publique, il avait fait marche arrière. En août, c’était au tour du porte parole de l’UMP. La campagne de communication contre les pauvres était lancée.
En juin dernier, un rapport d’information parlementaire, prétexte du déplacement du Président de la République à Bordeaux, disait pouvoir évaluer à 20 milliards d’euros la fraude sociale, en France. Mais Mme Pécresse, appelée en renfort pour crédibiliser ces extrapolations, n’a pu qu’avouer son incapacité à confirmer ce chiffre. Peu importe la réalité des chiffres et les faits, le Président de la République, candidat à sa réélection est en campagne.
Rappelons quand même la réalité : 2 millions d’allocataires du RSA en juin 2011, qui ne gagnent en moyenne que 400€ par mois. Un taux de fraude du RSA constaté de 3,1%, soit un taux de RSA versé à bon escient de 96,9%. Cette fraude n’est pas détectée au hasard, au petit bonheur la chance, elle n’est pas le haut de l’iceberg, comme on souhaiterait nous le faire croire. Elle est l’iceberg, le fruit de plus de 62 millions d’opérations de contrôle sur place et sur pièces, qui permettent de récupérer l’ensemble des sommes « fraudées ». La fraude existe, il ne faut pas le nier. Mais elle est combattue avec efficacité et on n’a pas attendu les déclarations de M.Sarkozy pour faire des contrôles mais il faut le redire : elle est anecdotique. La fraude constatée est au maximum, toutes prestations confondues, de 1,36% du montant total des prestations versées. L’idée selon laquelle, la collectivité laisserait la fraude se généraliser est fausse. L’idée selon laquelle les bénéficiaires du RSA seraient majoritairement des tricheurs et des voleurs est fausse.
La fausse bonne idée selon laquelle il faudrait faire travailler gratuitement les bénéficiaires du RSA pour permettre aux bénéficiaires du smic de se sentir, en comparaison, plus riches est inadmissible et détestable. La dette publique de la France est de 1 693 milliards d’euros, le candidat Sarkozy, ne sauvera pas le pays avec des boîtes d’allumettes. Le pays attend des mesures pour remettre en marche le mécano économique, pour redynamiser le marché du travail et donner à chacun une chance de trouver un emploi (rémunéré). »
Écrit par Alexandre Cauchois | Lien permanent | Commentaires (3) | | Facebook | |
Commentaires
Manifestement, M. Marie n'a pas compris ce qui se passait en France. Il ne s'agit pas ici de la fraude, sans doute anecdotique en effet.
Par ailleurs, sur la dette, il ferait mieux de regarder la poutre qui est dans son oeil ...
Écrit par : Pierre | 24/11/2011
Sincérement, c'est démagogique comme proposition. Quand on est dans les RH on voit bien qu'il va être plus couteux d'encadrer quelqu'un pour 7 heures, à former, à motiver et à souder dans une équipe sans compter que cela va piquer un job quelque part à quelqu'un. En plus ce seront des postes sans compétences particulières donc non formatrices pour les heureux bénéficiaires, non qualifiants.
Écrit par : Frédéric | 25/11/2011
RMI, RSA, CUI, CAE, CDD, CDI..., beaucoup de perte de temps et de neurones pour asservir tous les travailleurs et ceux qui voudraient bien le devenir, au profit d'une minorité (-5%) qui s'enrichit.
Partageons l'activité comme les salaires:
1.600 euros net pour tous les employés, 2.200 pour tous les cadres, après, chaque patron joue avec les primes.
Les charges sociales réorganisées un peu comme l'auto-entrepreneur, un petit % du salaire, mais avec une réelle participation à l'achat des médicaments et aux visites chez le généraliste (moins de gabegie). Il faut pas crier que cela coûte cher, quand les parents et les enfants ont chacun un abonnement de téléphone portable, + les chaînes payantes de la télé.
En France, nous n'avons plus d'industrie et bientôt plus d'agriculture, nous exportons quoi ? Un peu d'AIRBUS et beaucoup d'armes. Nous importons quoi ? Presque tout, sauf notre champagne et notre cognac !
Pour trouver rapidement des emplois (35 h) pour les allocataires du RSA, la seule solution, les emplois de services.
Puisque les banques ne veulent plus apporter leurs soutiens aux créateurs d'entreprises, surtout si l'activité est trop humaniste, j'offre aux élus qui le désirent une activité pour leurs demandeurs d'emploi, que je qualifierais « d'actions de partage »:
- Elle est écologique, adaptable à toutes les villes même les plus petites et modulable en fonction des besoins, sans aucun investissement pour la ville.
- Elle génère la création 2 à 5 emplois de départ, plus 3 à +20 supplémentaires sous 18 mois, en fonction du potentiel de la ville.
A très bientôt !
Écrit par : Pierre | 26/11/2011
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