28/07/2009
Au Havre, le CTP permet à des licenciés économiques de se réorienter
Trois cents personnes bénéficient d'un contrat de transition professionnelle dans le bassin d'emploi du Havre, où les entreprises industrielles subissent la crise. - Article du journal Les Echos du 28/07/09.
Les trois lettres, "CTP", sont écrites sur une simple feuille A4 scotchée sur un carton à l'entrée. Plus de six mois après l'annonce surprise de Nicolas Sarkozy, en Seine-Maritime, de relancer les expérimentations du contrat de transition professionnelle, la cellule du Havre est opérationnelle, même si elle essuie encore les plâtres (elle dispose de locaux en propre depuis seulement un mois). Pamela patiente pour un atelier « Cibler ses savoir-faire et qualités ». Licenciée d'un centre d'appels, elle "souhaite se réorienter dans l'esthétique". El-Hadi, qui était dans la restauration, bénéficie d'une formation de magasinier. C'est le but du dispositif : permettre à des licenciés économiques d'entreprises de moins de 1.000 salariés de rebondir très vite (tout en conservant 80 % de leur salaire). Le centre CTP du Havre, qui fait partie des 21 bassins d'emploi déjà sélectionnés, "gère" quelque 300 dossiers. "Plus de cinquante salariés licenciés sont déjà en emploi", assure le directeur, Nicolas Urosevic.
Les bénéficiaires du CTP sont en contact avec leur conseiller au moins une fois par semaine. Des conseillers qui s'occupent de 30 personnes, contre plus de 120 aujourd'hui à Pôle emploi. "A Pôle emploi, le suivi se porte sur celui qui a encore de l'énergie", souligne Nicolas Urosevic, lui-même originaire du service public de l'emploi, qui met en avant les entretiens individuels quasi amicaux à la cellule CTP. En plus des aides classiques à la recherche d'emploi, les conseillers vont jusqu'à se déplacer dans les entreprises formatrices y négocier une potentielle embauche.
Victime de son succès
L'Afpa (formation professionnelle des adultes) est également présente par le biais d'une psychologue du travail, qui aide les chômeurs à formaliser leur projet. "Très peu ne respectent pas leurs engagements en termes de rendez-vous et de démarches", remarque Brigitte Castel, de l'Afpa du Havre. Tous les clignotants ne sont cependant pas au vert : les bénéficiaires de CTP accèdent moins à des formations que dans les autres bassins expérimentaux. Et la cellule est victime de son succès : les six conseillers (dans l'attente de renforts) ont actuellement une cinquantaine de dossiers à suivre chacun.
Les formations choisies sont très hétéroclites, avec une certaine appétence pour les permis de conduire (poids lourds, transports en commun, etc.) dans un bassin industriel en crise où la volonté de se réorienter est forte. En moyenne, le coût d'une formation est de 2.640 euros et "devrait augmenter", selon Joël Ruiz, directeur général d'Agefos PME. D'autres dispositifs sont utilisés, tels que l'évaluation en milieu de travail. Christophe Grenier, entrepreneur local venant de racheter une entreprise de sérigraphie, a pu ainsi mettre à l'essai gratuitement un cadre licencié d'une agence de publicité : "Cela nous a permis de vérifier ses capacités professionnelles, mais aussi que le courant passait bien."
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26/03/2009
Le chômage en Haute-Normandie
La hausse du chômage s'accélère en Haute-Normandie : + 2,7 % en décembre, + 3,7 % en janvier, + 4 % en février...
C'était prévisible. Depuis un an, le nombre de dossiers en instance ne cesse d'augmenter au Pôle Emploi de Haute-Normandie (partie anciennement Assédic). Des mesures drastiques ont été prises, comme la possibilité pour les agents de traîter des dossiers jusque plus tard voire le samedi. Du jamais vu !
En un an, la situation s'est aggravée considérablement sur le marché de l'emploi et la hausse des demandeurs d'emploi ne cesse de se faire plus importante. Il y a un an, le gouvernement estimait que le plein emploi serait une réalité avant la fin du mandat du président de la République Nicolas Sarkozy. Témoin cette phrase d'un adjoint au maire du Havre. En juin 2008, interrogé lors d'un petit-déjeuner de l'UMP local sur la question du chômage, sa réponse avait été : "on s'en fout, du chômage, au Havre comme en national. De toute façon, c'est structurel, nous allons directement à 5 % de chômage." Nous sommes loin aujourd'hui de cette euphorie qui touchait les politiques.
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