23/03/2012
Laurent Fabius au Havre, pour 100 jours de Présidence
Le député de Seine-Maritime a présenté, au-delà d'un simple programme, la manière que devra utiliser François Hollande pour diriger, s'il est élu.
Après un passage à Sciences-Po au Havre pour parler de la place de la France dans l'Europe et dans le monde, Laurent Fabius s'est rendu hier soir dans une salle communale pour parler du projet présidentiel socialiste.
Aux côtés des candidats aux législatives, Laurent Logiou, Nada Afiouni, Catherine Troallic et Matthieu Brasse, l'ancien Premier ministre a tenté le jeu de la vérité, devant un public de 200 Havrais et Havraises. "Sans que la Presse locale n'en ait parlé, alors que l'information de l'annulation au même moment d'une réunion UMP a quant à elle été relayée", indique Matthieu Brasse, Secrétaire de section du Parti Socialiste.
C'est donc d'abord à un véritable cours magistral, la Salle Cassin devenant l'espace de 2 heures une sorte d'amphithéâtre, que Laurent Fabius a donné. Car son sujet, il le maîtrise parfaitement et tient à l'exprimer, même si la technicité rend parfois difficile le contenu pour l'assistance. "A la demande de Martine Aubry", rappelle-t-il, il a été chargé de "travailler sur le projet socialiste". Cela a été "réalisé avec des responsables socialistes et des experts."
Le quinquennat voulu par la Gauche se décompose donc en "3 périodes : de mai 2012 au 15 juin 2012, soit aux Législatives. Une période sans Assemblée Nationale, qui vise à constituer le gouvernement et à préparer le travail. Une seconde, qui va de la constitution de l'Assemblée Nationale à juin 2013 et une troisième de juin 2013 à la fin du quinquennat." Un programme qui "n'est pas figé, mais défini ; il arrivera en effet un certain nombre d'événements que l'on ignore d'ici-là". L'ancien Premier ministre a ainsi expliqué les mesures qui attendent les Français, de la composition de gouvernement au prix du gaz et de l'électricité, de l'augmentation du SMIC à la dette de l'Etat, du G20 à la Loi de finance rectificative, de l'état de l'Union Européenne à l'éducation, etc. Un discours très technique, donc.
Une première pour le PS
"Ce travail n'a jamais été effectué avant : en 1981 nous n'avions aucune expérience de l'Etat. En 1988, François Mitterand étant le président sortant, cela n'avait pas été fait." Et par la suite non plus... Jusqu'à aujourd'hui. "Nous avons pris le temps de réfléchir au contenu précis des mesures et à la méthode de gouverner. L'objectif est que les personnes qui seront chargées de diriger le pays aient les dossiers prêts sur tous les sujets." En effet, estime Laurent Fabius, "Les personnes qui vont voter pour le changement veulent que le changement soit préparé et appliqué."
Les attaques contre Nicolas Sarkozy
Matthieu Brasse a donné le ton : "Je vous invite également à lire le programme de la Droite. D'ailleurs, si vous le trouvez, envoyez-nous le, ça sera une première, puisqu'ils n'en ont pas". Et Laurent Fabius a poursuivi à de multiples reprises : "Déontologie et Sarkozy, ça rime mais ça ne rime pas vraiment", ou "François Hollande va baisser son traitement et celui des ministres de 30%, à contrario de l'ancien président, qui s'est octroyé une modeste augmentation de 172%." Il soutient par ailleurs qu'à la demande de Nicolas Sarkozy "il y a aujourd'hui toute une série d'entreprises qui retiennent les licenciements et qui les appliqueront après les élections." Quant au Conseiller territorial, qui doit remplacer Conseiller général et Conseiller régional, il le nomme l'"homo-sarkozykus" et annonce sa disparition.
Il soupçonne également le président de "maux" à découvrir : "quand on fera le bilan des années Sarkozy, on verra des choses qu'on ne voit pas encore". Et ses bras droits ont également le droit à leurs pics : "Madame Alliot-Marie et Alain Juppé on serré des mains, se sont faits inviter par des hommes comme Kadhafi ou Bachar El Assad". Sur la politique étrangère justement, il note que "des chefs de gouvernement" parlent de Nicolas Sarkozy avec cette formule : "Il est énergique, mais on ne peut pas compter sur lui".
Des questions/réponses pour le jeu de la vérité
Au terme de son allocution, Laurent Fabius s'est livré au jeu des questions/réponses. Infirmier libéral, retraité, père d'un garçon autiste, femme en emploi à temps partiel ont ainsi pu poser des questions sur leur situation propre. Auxquelles l'invité a répondu en détails.
La question la plus délicate et peut-être la plus attendue dans ce jeu aura été politique. "Je voudrais parler de tous ceux qui ont été mis en examen mais qui gouvernent, comme Monsieur Juppé. Monsieur Hollande fera-t-il comme Monsieur Sarkozy en plaçant ses petits copains, même condamnés par la Justice ?" La réponse de Laurent Fabius : "D'abord, si Sarkozy est libre, c'est-à-dire qu'il n'est plus président, il est inéligible. (...) Il ment comme il respire. François Hollande appliquera un programme clair : les élus qui ont été condamnés seront inéligibles pendant 10 ans. C'est d'autant plus méritoire que ça peut concerner aussi certains socialistes." Une réponse qui s'est soldée par des applaudissement nourris.
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10/03/2012
Le Grand Paris peut-il se faire sans l'ensemble des élus locaux ?
C'est la question posée par des élus régionaux, généraux et municipaux.
L'affrontement Gauche-Droite est à son comble. Et les annonces se multiplient : pour les uns les projets dédiés à l'axe Seine, dont l'emblématique ligne TGV, dite LNGV ou Ligne Nouvelle Grande Vitesse, est un projet qui n'est porté que par leur camp, pour les autres ils n'ont pas leur mot à dire et subissent une omerta injuste.
A Droite, Marc Migraine, adjoint Nouveau Centre au maire du Havre, dénonce sur son blog (auhavre.com/blog2) la conférence de Presse des Présidents de Région d'Ile de France, Basse-Normandie, Haute Normandie, des conseils généraux de Seine-Maritime et d'Eure, ainsi que des maires de Rouen et de Caen. Selon lui, le "registre" utilisé par ces élus locaux est celui "du dénigrement systématique, portant (...) un coup bas aux projets de développement de la vallée de la Seine." Quant à Edouard Philippe, maire UMP du Havre, il parle de "sectarisme" de la Gauche. Avec en filigrane la Présidentielle : l'objectif ultime des socialistes serait donc de porter atteinte au travail de la politique de leur candidat, Nicolas Sarkozy.
A Gauche, Philippe Duron, maire socialiste de Caen, regrette le manque de concertation : "On a des choses à dire", "on a des choses à faire ensemble, il y a des choses à faire évoluer, au moment où l'Etat a tendance à se retirer du financement des pôles de compétitivité", a-t-il ainsi déclaré au micro de France Télévisions. Ils soutiennent ainsi que les 18 milliards d'euros nécessaires au projet de financement de la vallée de Seine et dont la moitié servirait uniquement à la LNGV, ne seront certainement pas apportés : "Ce que nous voulons c'est moins d'effets d'annonces et plus d'annonces d'effets", a ainsi indiqué à la Presse Laurent Fabius, président de la Créa (Communauté de Communes de Rouen et agglomération). Pour l'instant, clame-t-il, ces milliards sont "virtuels". Pour autant, les élus socialistes ne rejettent pas le projet : ils demandent à participer au débat et surtout à être écoutés. D'ailleurs, leur candidat à la présidentielle, François Hollande, n'a jamais été opposé à de nouveaux aménagements sur l'axe Seine, bien au contraire.
Sur fond de présidentielle donc, les animosités se font plus vives. Même si tous partagent au demeurant les mêmes objectifs pour l'axe Seine. Dans tous les cas, quel que soit le président de la République élu en mai 2012, une inconnue demeure : comment le financement de 18 Milliards d'euros est-il possible, ne figurant noir sur blanc dans aucun programme ? Et s'il est permis, permettra-t-il vraiment d'avoir dans une douzaine d'années une ligne TGV Le Havre - Rouen - Paris ?
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26/09/2011
Politique - Martine Aubry, candidate socialiste, au Havre
L'Armada qui accompagnait Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste, a suivi au pas de charge la Secrétaire nationale du parti, venue parler de l'industrie française à Sandouville.
Après Caen ce matin, Martine Aubry est venu à Sandouville cet après-midi, pour une heure d'entretiens avec les responsables CGT de l'usine Renault. Elle a poursuivi ensuite sa route dans la campagne normande, en direction de Canteleu, où elle sera en meeting ce soir.
Aux côtés de la candidate, les élus locaux et régionaux étaient en nombre pour la soutenir : Laurent Logiou et Catherine Troallic pour les élus à la Ville du Havre, Didier Marie pour le Département de Seine-Maritime, Guillaume Bachelay pour la Région, Estelle Grelier pour l'Europe, Laurent Fabius... Matthieu Brasse, Secrétaire de section socialiste accompagnant comme il se doit la délégation. Une délégation qui n'aura pas obtenu l'autorisation d'entrer sur le site de l'usine, mais qui a été reçue par la délégation CGT, qui avait de nombreuses requêtes à formuler.
D'entrée de jeu, le ton est clair pour les salariés de l'usine Renault : "On veut des engagements, pas des promesses". "Déçus par les mensonges de Sarko et Ghosn", qui "ont promis il y a trois ans que l'utilitaire viendrait combler le haut de gamme", ils souhaitent connaître leur avenir dans Renault, à Sandouville : "Notre vie est là, notre famille est là", martèlent-ils. Cela se traduit par un projet industriel, que la CGT travaille depuis trois ans, afin de faire des propositions pour l'avenir de l'usine et qu'ils ont remis à Martine Aubry.
La candidate s'engage donc : d'abord sur la pérennité du site, ensuite sur une modification des conditions de travail à Renault, enfin par le retour à 60 ans de la retraite pour tous.
Elle indique ainsi qu'en "Allemagne, les salaires restent supérieurs à ceux de la France dans l'industrie. Il y a un véritable programme de formation dans les entreprises et quand une entreprise doit utiliser le chômage partiel les salariés sont formés ces jours-là. C'est ça, l'Allemagne, c'est pas ce qu'en dit Sarkozy." De même, elle note que "le Japon s'implante en France avec Toyota, alors que Renault délocalise." Une situation incohérente pour la Secrétaire du Parti Socialiste.
Le porte-parole de la CGT souligne de son côté que "Renault crée des véhicules recyclables à 95%, mais personne ne recycle" en France. La Maire de Lille indique qu'une entreprise américaine est d'ailleurs sur le point de s'établir à Valenciennes, pour réaliser de la déconstruction. Un domaine "très très créateur d'emploi". Sur Le Havre, l'ancien Maire, Antoine Rufenacht, se serait en son temps opposé à la construction d'un atelier de déconstruction, qu'il nommait selon le syndicat "casse à ciel ouvert".
Martine Aubry s'est ensuite exprimée sur les thèmes nationaux, dont la victoire de la Gauche aux élections sénatoriales d'hier. Elle soutient ainsi Jean-Pierre Bel à la présidence du Sénat, ce que Laurent Fabius juge "raisonnable". Elle rappelle par ailleurs que les socialistes élus au Sénat hier doivent démissionner de leurs autres postes, ayant chacun signé le non-cumul des mandats, l'un de ses chevaux de bataille pour 2012.
Texte et photos Alexandre Cauchois.
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21/04/2011
La visite de Nicolas Sarkozy au Havre
Venu parler de l'avenir des modes de transports sur l'axe Seine, le président de la République est apparu en grande forme, en particulier pour attaquer ceux qu'il n'aime pas.
Nicolas Sarkozy est venu accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, de Maurice Leroy, chargé de la Ville et de Thierry Mariani, en charge des Transports. Le premier objectif de cette rencontre était de valider définitivement une réforme du port votée voilà déjà trois ans. La CGT du Grand Port Maritime du Havre (GPMH) a d'ailleurs refusé de rencontrer le président.
L'avenir des ports français a été évoqué, qui représentent "moins de 6%" du trafic conteneurisé européen. Une incohérence à laquelle il promet de mettre fin, en doublant les volumes dans les prochaines années.
Parmi les autres objectifs du président de la République : l'existence avant 2017 d'une Ligne à Grande Vitesse (LGV) reliant Paris à Le Havre. Trois circuits sont aujourd'hui à l'étude. La LGV devrait permettre de relier la capitale à la cité Océane en une heure et quart.
Il a conclu en insistant sur une note beaucoup plus politisée, apportant des explications sur l'utilité de sa "prime obligatoire", qui ne plait définitivement à personne : "J'ai vu se dresser devant moi les murs du conservatisme et de l'immobilisme. A gauche parce qu'on aurait aimé le faire et qu'on ne l'a jamais fait, à droite parce que c'est trop, au centre parce que ce n'est pas encore assez", a-t-il clamé.
Des attaques pour tous
Son temps de parole a été l'occasion d'attaquer tous ceux qu'il n'aime pas. Petit tour d'horizon...
Sur les élus chargés d'étudier les dossiers, il a indiqué que seuls les complexes, voire les impossibles, lui parviennent, "les autres" ayant pris soin de prendre les plus simples. Ce qui devrait ravir ses ministres et les multiples élus locaux présents.
Sur les conseillers, les experts qui en fait "n'y connaissent rien" dans les dossiers dont ils parlent. Un propos qui a fait mouche dans l'assistance, qui l'a applaudi en masse.
Sur les organisations professionnelles, qui empêchent le pays d'avancer, avant que sa ministre de l'Environnement ne le recadre délicatement.
Sur la gauche et surtout sur le Président de la Créa (Communauté de communes de l'agglomération rouennaise), qui selon le président de la République aurait du être là au-lieu de parler par médias interposés (référence à un entretien accordé au quotidien Paris-Normandie).
Texte et photos Alexandre Cauchois. Tous droits réservés.
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05/04/2011
Le Havre et son député à temps très partiel
L'expansion d'avril traite de l'argent des élus, avec une question cruciale : "Votre député mérite-t-il ce qu'il gagne ?"
S'il y a en France 577 députés, gagnant chacun mensuellement 5 514 euros, tous sont loin de faire le même nombre d'heures de travail dans l'hémicycle. Et en Seine-Maritime, deux élus se distinguent pour leur absence et leur silence irraisonnables.
Sur 577 députés, Jean-Yves Besselat, élu UMP dans la 7ème circonscription (Le Havre centre / Sainte-Adresse) depuis septembre 1995, se place ainsi en 566ème place... Le site Internet de l'Assemblée Nationale nous apprend d'ailleurs qu'en 2010 Jean-Yves Besselat a travaillé sur 1 proposition de Loi (sur la légitime défense) et 1 proposition de résolution (sur la burqa), et qu'il est intervenu en séance 1 fois, en juin 2010... Un résultat à peine meilleur que celui de Sandrine Hurel, députée PS de Dieppe qui obtient la 565ème place sur, rappelons-le, 577.
Le même dossier nous apprend par ailleurs que dans le classement des députés les plus influents, Laurent Fabius, élu de Rouen, arrive en 556ème place, sur 577, avec 2 interventions en commission, 11 amendements adoptés et zéro rapport réalisé. A titre de comparaison, le plus influent totalise quant à lui 1 671 interventions en commission, 889 amendements adoptés et 49 rapports réalisés.
Dans le "top 20 des plus sérieux", comme dans le top 15 des "députés les plus assidus", aucun Normand ne se sera distingué, ni à droite, ni à gauche, ni au centre.
Retrouvez les modes de calculs et résultats complets dans le dossier de L'Expansion d'avril 2011 (n° 762 - 4,50€).
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