18/11/2012
Laurent Logiou répond aux attaques du député-maire-Président de la CODAH
Suite à l'intervention (manquée, il est vrai) à l'Assemblée Nationale d'Edouard Philippe, son principal adversaire, le chef de file socialiste Laurent Logiou, contre-attaque, la jugeant inadaptée au contexte.
Mercredi dernier, le maire du Havre a souhaité poser une question au Gouvernement particulièrement acérée, sur le projet de Loi interdisant le cumul des mandats (voir article ici). La réponse se veut, elle aussi, cinglante. Nous la rapportons dans son intégralité ci-après.
"Plus qu’une question manquée, une question qui fait flop et en dit long sur les intérêts politiques de M. Philippe !
Mardi après-midi à l’Assemblée nationale, Manuel Valls a provoqué le départ des députés UMP de l’hémicycle. Claude Bartolone, président de l’Assemblée, a aussitôt décidé d’une interruption de séance. Cet événement, dont les députés de droite sont familiers, est intervenu durant le passage des questions aux gouvernements et a privé Edouard Philippe, député de la 7ème circonscription de Seine-Maritime, de sa première question orale au gouvernement, son passage étant prévu quelques minutes plus tard.
Mais de quel sujet Monsieur Philippe voulait-il parler ? Des braquages à répétition qui ont lieu au Havre depuis plusieurs semaines ? De l’emploi et de la possible délocalisation d’une partie de la CMA-CGM vers Marseille ? Du taux de pauvreté particulièrement important au Havre ? Rien de tout cela. Monsieur Philippe voulait tout bonnement interpeller le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault sur le rapport Jospin, et plus spécifiquement sur la partie abordant le cumul des mandats !
En cette période de crise qui touche durement tous les français, la première inquiétude de Monsieur Philippe n’est pas de défendre ses administrés mais simplement de savoir si il pourra conserver l’ensemble de ses mandats ! Il est vrai qu’en tant que député, maire, et président d’agglomération – ces deux derniers mandats ayant été obtenus par désignation et non par vote – Monsieur Philippe sera naturellement touché par la loi sur le non-cumul des mandats qui sera effective dès 2014 et devra donc laisser à quelqu’un d’autre soit son mandat de maire soit son mandat de député. Par ailleurs, à la lecture de son intervention, il semble bien sûr de lui pour penser qu’il sera encore concerné par cette règle en 2014 !
Enfin, il est regrettable de constater qu’en son temps Antoine Rufenatch, député lors de son élection à la mairie en 1995, avait su faire preuve de modernisme en renonçant à son siège à l’Assemblée nationale pour se consacrer à son mandat municipal, tandis que près de 20 ans plus tard, Edouard Philippe, et ce malgré son jeune âge, fait preuve d’un comportement tout à fait rétrograde en s’accrochant mordicus à ses multiples mandats…"
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15/11/2012
Le maire du Havre tire à boulets rouges sur les ministres et le président
Edouard Philippe, député-maire UMP du Havre et Président de la CODAH, dénonce avec vigueur la règle de non-cumul des mandats vantée par le rapport Jospin.
Ce mercredi, à l'Assemblée Nationale, Edouard Philippe a ainsi souhaité interpeler le Gouvernement avec les mots suivants :
"Monsieur le Président, mes chers collègues,
Ma question s'adresse au Premier Ministre, qui fut, au cours des législatures précédentes maire de Nantes et président de l'agglomération nantaise, député et Président du groupe socialiste.
Elle aurait pu s'adresser aux nombreux membres de votre gouvernement qui, avant de devenir ministres, cumulaient, sans s'en plaindre et en l'assumant devant leurs électeurs, un mandat parlementaire et un mandat exécutif local : M. Valls, M. Sapin, Mme Fourneyron, M. Montebourg, Mme Touraine ou M. Lurel et j’en oublie sans doute.
Mais ma question s'adresse à vous, M. le Premier Ministre.
Le Président de la République, qui fut lui-même il y a encore peu député-maire de Tulle, puis député et président de conseil général, a chargé M. Lionel Jospin d'une mission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique. Parmi ses nombreuses propositions, M. Jospin recommande de renforcer l'interdiction du cumul déjà existante en prohibant désormais le cumul d’un mandat parlementaire et d’un mandat exécutif local.
Cette proposition suscite au moins deux interrogations.
La première, M. le Premier Ministre, tient à vous.
Puisque le cumul nuit à l'exercice des mandats, la représentation nationale aimerait savoir lequel de votre mandat, de maire ou de député, avez-vous négligé pendant 23 ans ?
La seconde, M. le PM, est une interrogation qui nous concerne tous dans cette assemblée, nous qui sommes attachés à la qualité du travail législatif.
Pouvez-vous sérieusement, M. le PM, prétendre que, demain, l’absence de parlementaires exerçant des responsabilités exécutives locales serait une garantie de meilleure qualité du travail législatif ? Sur des sujets tels que le logement, le droit de l'urbanisme, les relations état CL, l'investissement public, l'aménagement du territoire ou l'action sociale, pensez-vous vraiment que le Parlement sera plus éclairé ou plus compétent ?
Enfin, M. le PM, pouvez-vous indiquer à la représentation nationale en quoi la déontologie et la qualité du travail législatif se trouveraient grandies dans un système interdisant au députe d'être maire mais l'autorisant à être avocat, ou médecin, ou chef d'entreprise ou salarié ?
Au fond M. le PM ma question est simple : allez-vous proposer au parlement un texte reprenant la totalité des propositions du rapport Jospin sur l'interdiction du cumul alors que toute votre expérience personnelle, et celle de la plus grande partie de votre gouvernement, vous montre l'inanité de cette posture aussi idéologique que démagogique ?"
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