Le Grand Paris peut-il se faire sans l'ensemble des élus locaux ?
10/03/2012
C'est la question posée par des élus régionaux, généraux et municipaux.
L'affrontement Gauche-Droite est à son comble. Et les annonces se multiplient : pour les uns les projets dédiés à l'axe Seine, dont l'emblématique ligne TGV, dite LNGV ou Ligne Nouvelle Grande Vitesse, est un projet qui n'est porté que par leur camp, pour les autres ils n'ont pas leur mot à dire et subissent une omerta injuste.
A Droite, Marc Migraine, adjoint Nouveau Centre au maire du Havre, dénonce sur son blog (auhavre.com/blog2) la conférence de Presse des Présidents de Région d'Ile de France, Basse-Normandie, Haute Normandie, des conseils généraux de Seine-Maritime et d'Eure, ainsi que des maires de Rouen et de Caen. Selon lui, le "registre" utilisé par ces élus locaux est celui "du dénigrement systématique, portant (...) un coup bas aux projets de développement de la vallée de la Seine." Quant à Edouard Philippe, maire UMP du Havre, il parle de "sectarisme" de la Gauche. Avec en filigrane la Présidentielle : l'objectif ultime des socialistes serait donc de porter atteinte au travail de la politique de leur candidat, Nicolas Sarkozy.
A Gauche, Philippe Duron, maire socialiste de Caen, regrette le manque de concertation : "On a des choses à dire", "on a des choses à faire ensemble, il y a des choses à faire évoluer, au moment où l'Etat a tendance à se retirer du financement des pôles de compétitivité", a-t-il ainsi déclaré au micro de France Télévisions. Ils soutiennent ainsi que les 18 milliards d'euros nécessaires au projet de financement de la vallée de Seine et dont la moitié servirait uniquement à la LNGV, ne seront certainement pas apportés : "Ce que nous voulons c'est moins d'effets d'annonces et plus d'annonces d'effets", a ainsi indiqué à la Presse Laurent Fabius, président de la Créa (Communauté de Communes de Rouen et agglomération). Pour l'instant, clame-t-il, ces milliards sont "virtuels". Pour autant, les élus socialistes ne rejettent pas le projet : ils demandent à participer au débat et surtout à être écoutés. D'ailleurs, leur candidat à la présidentielle, François Hollande, n'a jamais été opposé à de nouveaux aménagements sur l'axe Seine, bien au contraire.
Sur fond de présidentielle donc, les animosités se font plus vives. Même si tous partagent au demeurant les mêmes objectifs pour l'axe Seine. Dans tous les cas, quel que soit le président de la République élu en mai 2012, une inconnue demeure : comment le financement de 18 Milliards d'euros est-il possible, ne figurant noir sur blanc dans aucun programme ? Et s'il est permis, permettra-t-il vraiment d'avoir dans une douzaine d'années une ligne TGV Le Havre - Rouen - Paris ?
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