Manifestation contre la "xénophobie d'Etat" devant la Sous-Préfecture du Havre
04/09/2010
"Xénophobie d'Etat". L'expression lancée est forte et lourde de sens.
Les reproches faits à l'Etat Français ? L'amalgame entre délinquance et immigration, ainsi que le sort des Roms.
Dans la foule -près de 200 manifestants- les sentiments sont intenses : "Il y a 2 sortes de citoyens en France. C'est du jamais vu à la tête de l'Etat."
Côte à côte et présents dans un élan général, la CGT, l'UNEF, le Parti Communiste Français, le Nouveau Parti Anticapitaliste, la Ligue des Droits de l'Homme, Sud, le Parti Socialiste, la SNES FSU, le Parti de Gauche, Europe Ecologie, mélangés...
Pierre Dieulafait, conseiller municipal Vert, annonce sa crainte sans réserve : "Hitler non plus on le prenait pas au sérieux au début." Pour lui, "manifester est une chose importante, cela marche parfois même pour mettre fin à des conflits armés."
Pour le Président de l'Unef, la manifestation a plus "un côté symbolique ; elle sert à interpeler" mais ne fera certainement pas vaciller le Président de la République.
La Ligue des Droits de l'Homme dénonce "l'injustice sociale. C'est la vraie cause de l'insécurité, pas les Roms. La xénophobie est utilisée pour mettre en place des mesures liberticides : l'expulsion de 15 000 à 30 000 Roms." Il ajoute que "les Roms ont le droit de circuler en France mais pas forcément de travailler ; certains métiers seulement leur sont autorisés et un employeur qui voudrait les embaucher doit payer une taxe ! Donc on les expulse pour ressources insuffisantes, on détruit leurs caravanes et on dit qu'ils sont volontaires pour le retour au pays." Mais la cause des Roms n'est pas la seule raison de leur présence sur le parvis de la Sous-Préfecture : "Avec la nouvelle Loi d'Eric Besson, qui va passer en commission des Lois le 8 septembre, on durcit la répression vis-à-vis des migrants. Il y aura des zones d'attentes sauvages de créées, où ils seront assignés à résidence, ainsi que des nouveaux motifs d'expulsion, comme la mendicité agressive, à la tête du client, par exemple. Il conclut en indiquant que "l'ONU a rappelé que c'est notre humanité qui est en jeu."
Antoine Mary est venu accompagné de plusieurs avocats du Havre. Il est le Président Havrais du Syndicat des Avocats de France, qui a vu le jour en juin. "Les avocats défendent au quotidien des libertés. Aujourd'hui c'est collectivement que nous pouvons faire fléchir le Gouvernement. Les premières reconduites à la frontière ont été annulées par un Tribunal. Toutes les expulsions sont de fait proscrites par la Loi." Il scande que "l'indignité qui est faite à la France doit être lavée."
Une douzaine de femmes ont conclu la manifestation, par des chants. L'Hymne des Roms et d'autres airs du répertoire musical français. Avec entrain elle chantaient "Partageons la vie, la terre, imposons le genre humain"...
Samedi 4 septembre, un car partira du stade Deschaseaux à 11h00 vers Paris, pour la manifestation nationale.
Une actualité JeVisAuHavre.com.
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