Canal Seine-Nord : Le Havre au secours des anti-canal Picards
04/05/2015
Source : Aisne Nouvelle - Maritime, Politique
Les Verts ont longtemps été seuls contre le projet Seine-Nord. Ils ont désormais l’appui des milieux économiques et politiques du Havre, ville qui a beaucoup à perdre.
C’est une pierre dans le jardin des inconditionnels du canal Seine-Nord Europe. Alors que la France a déposé, le 26 février, une demande de subvention auprès de la Commission européenne pour la liaison Seine-Escaut, les critiques pleuvent au Havre qui redoute une perte d’attractivité de l’axe de la Seine – actuelle voie royale pour la desserte fluviale de l’Île de France –, au profit des ports d’Anvers et de Rotterdam qui bénéficieront directement de cette liaison Nord-Sud pour un investissement quasi-nul.
Illustration : dès 2016, le port d’Anvers mettra en service la plus grande écluse fluvio-maritime du monde. Elle lui offrira un accès direct à l’Île-de-France quand le nouveau port à conteneurs du Havre, qui n’est pas relié à la Seine, peine à réunir les 200 M € nécessaires à la réalisation d’une écluse fluviale. Or les milieux économiques du Havre redoutent que le coût pharaonique du projet Seine-Nord gèle pour longtemps les autres investissements en France.
Coût du canal Seine-Nord : 5 milliards d’euros
Rappelons que le canal Seine-Nord dont le coût avoisinerait les 5 milliards d’euros, doit être financé par l’Union européenne (1,8 Md €), l’État français (1 Md €) et les collectivités territoriales (1 Md €).
On notera au passage que les régions flamandes qui en seront probablement les premières bénéficiaires, ne mettront, elles, qu’une poignée de kopecks.
Cette opposition havraise mettra probablement du baume au cœur des opposants picards au projet Seine-Nord qui se sont longtemps sentis bien seuls. Surtout quand ce discours iconoclaste est relayé par Édouard Philippe, le député-maire UMP du Havre, qui dénonçait récemment le gigantisme et le coût d’un projet « qui ne garantit ni l’allégement du trafic sur l’autoroute A1, ni la création d’activités et d’emplois pérennes et qui a le gros défaut de concentrer l’essentiel des financements européens, au détriment des autres projets français, notamment ceux qui doivent revitaliser le transport ferroviaire ».
Rejoignant de facto les Verts de Picardie les membres du comité pour l’étoile ferroviaire d’Amiens qui réclament à cor et à cri la réalisation de cette rocade nord-est pour le transport des marchandises.
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