Amnesty International lit le "Pigeon Sauvage", demain au Havre
18/10/2011
Le Groupe du Havre d'Amnesty International participe à une campagne en faveur de Nurmemet Yasin, un poète Ouighour (Chine) prisonnier d'opinion dans son pays.
A ce titre, le Groupe du Havre d'Amnesty International organisera une lecture du Pigeon Sauvage, nouvelle de Nurmemet Yasin, le mercredi 19 octobre 2011 à 19h30, par les conteuses Renée et Violette à la librairie "Au Bouqui'n'oir", située au 1 rue Raspail, au Havre.
"Maintenant, enfin, je peux mourir librement. J’ai la sensation que mon âme est en flammes – s’élevant en liberté." Extrait du Pigeon sauvage.
Entrée libre. Le nombre de places étant limité, il est conseillé de réserver au 02 35 22 01 85. Plus de renseignements par mail : amnesty.lehavre@gmail.com.
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Né le 6 mars 1974, l’écrivain Nurmemet Yasin est l’auteur de plusieurs essais, nouvelles et recueils de poésie en langue ouïghoure. Certains de ses écrits sont étudiés dans les collèges de la province du Xinjiang, où vit la majorité ouïghoure.
Nurmemet Yasin a été condamné le 29 novembre 2004 à une peine de dix ans de prison pour avoir publié une nouvelle intitulée Le pigeon sauvage. Les autorités chinoises ont assimilé cette histoire à celle du père de Nurmemet Yasin qui s’était suicidé dans des conditions semblables et l’ont apparentée à un réquisitoire déguisé contre les autorités chinoises de la région autonome du Xinjiang.
Le pigeon sauvage raconte à la première personne l’histoire d’un jeune pigeon pris au piège – le fils d’un roi pigeon – qui se suicide en captivité. Il préfère se tuer plutôt que de sacrifier sa liberté.
Publiée dans une revue de littérature ouïghoure, cette fable avait été diffusée très largement et recommandée pour un prix littéraire important. L’éditeur de la revue, Korash Huseyin, a lui aussi été condamné à trois ans de prison, et aurait été libéré depuis. Nurmemet Yasin a été accusé « d’inciter les Ouïghours au séparatisme », acte considéré par les autorités chinoises comme un crime.
Lors de son procès à huis-clos, il n’aurait pas bénéficié de la présence d’un avocat. Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion, uniquement détenu pour avoir usé de sa liberté d’expression.
En 2005, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a pu lui rendre visite : celui-ci lui a déclaré avoir subi des mauvais traitements et avoir été battu par ses codétenus pour avoir refusé de parler le mandarin. Le rapporteur a demandé aux autorités chinoises sa remise en liberté immédiate. Le rapport issu de cette visite constitue la dernière source d’information fiable sur l’état de l’écrivain en détention. Il serait détenu à la prison n°1 d’Urumqi, capitale régionale du Xinjiang. Il n’est pas permis à sa famille de lui rendre visite, et il serait en mauvaise santé.
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