Le Parti Socialiste havrais au secours des Collectivités territoriales
29/09/2010
Au lendemain du vote à l'Assemblée Nationale, le Parti Socialiste du Havre s'indigne d'une loi qu'elle juge "dangereuse".
Le dossier aurait pu passer inaperçu, entre la réforme des retraites et la loi sur l'immigration. C'est en tout cas, pour Laurent Logiou, l'objectif du Gouvernement.
Selon Matthieu Brasse, la réforme, qui doit encore être votée au Sénat, pose plusieurs problèmes. D'abord, les Conseillers Territoriaux élus en 2014 remplaceront les Conseillers Généraux (élus aux Cantonales, siégeant au Département) et les Conseillers Régionaux (élus aux Régionales). Si cela semble permettre des économies, cela "éloignera les élus du terrain" : ils seront surchargés de travail et deviendront des bureaucrates sans contact avec les citoyens. Pire, "cela coûtera plus cher" : si les élus actuels ont une activité professionnelle qui les font vivre, cela sera impossible ; le poste deviendra "purement politique", avec un salaire lié à une activité à temps plein. Deuxième effet de la réforme : la perte de liberté des élus. "Les missions sont définies par la Loi et limitées". Pour finir, "Il y aura la limitation des financements croisés. Les projets ne pourront plus être financés à plus de 30%."
Ce qui signifie concrètement, ajoute le Secrétaire de Section du Parti Socialiste, qu'il y aura "moins de subventions aux associations sportives, culturelles, moins d'argent également pour les bailleurs sociaux. Ce sera aussi la mise en cause de projets communaux. Un coup de massue aux citoyens."
Afin d'expliquer leurs inquiétudes, Laurent Logiou cite la SNSM du Havre, qui vient d'acquérir une vedette d'un coût de 860 000 euros. "Du matériel de professionnels pour les sauveteurs. Sans les subventions du Département et de la Région, les cotisations des adhérents n'auraient pas suffi. Avec la nouvelle Loi, cet achat indispensable devient impossible. C'est pareil avec le Grand Stade, financé à hauteur de 10 millions par le Département et de 20 millions par la Région." Il ajoute que les problèmes de finance seront connus également pour les hôpitaux par exemple et par extension "à tous les particuliers."
Gérard Heuzé souligne que cette Loi "n'est pas une affaire d'élus. C'est une affaire qui nous concerte tous dans tous les domaines." Ainsi, les logements sociaux eux-aussi seraient concernés. "L'Etat se désengage ; le Département et la Région ne pourront plus cofinancer les projets. Il faudrait, pour continuer d'en construire, augmenter les loyers, mais l'Etat le limite également."
Par contre, ajoute Catherine Troallic, "l'Etat continuera les financements croisés. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais !"
Dernière conséquence de la réforme, relevée par Najwa El Aïté : "la casse de la Parité." Pour elle, "le scrutin uninominal majoritaire à deux tours fera disparaître la parité hommes - femmes."
En Haute-Normandie, les Départements de Seine-Maritime et de l'Eure et la Région coopèrent déjà, par exemple pour les demandes de subventions. L'objectif rejoint celui que l'Etat affiche avec la réforme des collectivités territoriales : une baisse des coûts.
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