Le Havre, ville au logement "repoussoir" ?
30/08/2010
Tel est en tout cas le résultat d'une enquête réalisée par la Chaire Ville & Immobilier, de l'Université Paris Dauphine.
Si l'on étudie les mouvements migratoires (le rapport nouveaux arrivants contre départs) d'une centaine des plus grandes villes françaises, Le Havre se trouve en bas de peloton, avec une perte annuelle de résidents. Rien à voir avec le champion Ajaccio, qui a vu son solde migratoire croître de 10 000 nouveaux habitants par an entre 1999 et 2006.
C'est un fait : Le Havre perd un peu de sa population chaque année. Mais à cause de quoi ? L'envie de vivre à la campagne, le "retour aux sources" dont parlent tant les médias ? Pas seulement.
Les indicateurs étudiés permettent en effet de retenir plusieurs aspects : les migrants tiennent par exemple compte du trafic ferroviaire. Et là, les Havrais savent ô combien il est difficile d'aller au travail chaque jour en train. Il y a aussi le nombre de places de cinéma vendues ; pour cela Le Havre est aujourd'hui plutôt bien doté. L'ensoleillement ; Le Havre est une ville normande, ni plus ni moins. Mais au-delà de ces aspects plutôt conventionnels, il faut aller chercher plus loin l'attractivité faible de la ville pour des nouveaux arrivants.
L'étude a établi que par exemple la présence de zones d'éducation prioritaire nuisait à l'attractivité, alors qu'elle devrait au contraire attirer des entreprises intéressées par les aides qui y sont liées.
Et il y a le critère qui fait Le Havre, contre lequel personne ici n'aurait idée de lutter : c'est la jeunesse de la ville. Car une ville avec un nombre élevé de logements construits entre 1949 et 1974 est analysée comme un "repoussoir". Il symbolise en effet les difficultés urbaines, le logement social... Bref, le logement en béton qui a permis le classement de notre cité au Patrimoine Mondial de l'Humanité, cette architecture dont les Havrais sont fiers, est mal vu par les Français en général.
Une actualité JeVisAuHavre.com.
2 commentaires
Bien vu Alexandre sur le contexte "social" de la ville. Vous oubliez d'aborder trois autres points qui ont leur importance :
- Baisse des logements disponibles suite à la destruction de grands ensembles pour reconstruire des structures à taille plus petites (Tour Komarov, tours du Mont-Gaillard). Or, sur une base verticale, plus facile de caser des habitants.
- Hausse de l'immobilier et plus particulièrement au Havre qui est considéré nationalement largement "surévalué".
- Baisse des effectifs globaux dans ce gros pôle d'emploi qu'est l'industrie. (Renault Sandouville part exemple, comptait plus de 10 000 employés à sa création, nous arrivons à 3 000 aujourd'hui).
Les indicateurs que vous citez sont cependant juste. Mettez les en adéquation avec les trois facteurs que je viens de vous citer, et vous obtenez le déclin depuis 1975.
Merci pour ce complément d'arguments.
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