Rien ne va plus chez Total
05/08/2009
Après l'annonce de la suppression de près de 200 postes en mars et la fuite de pétrole brut le mois dernier, nous apprenons coup sur coup cette semaine la chute d'un bac qui a blessé trois salariés et l'arrêt de travail pour un mois d'une unité, dans les entreprises havraises du groupe.
Le Havre subit ainsi la "baisse de la demande pour les produits pétroliers", selon le directeur adjoint de la raffinerie, Antoine Londiche, lors d'une interview accordée au journal Paris-Normandie. Pour les syndicats, cette situation n'est pas nouvelle et la décision de la direction de fermer au-moins une unité était attendue, l'usine accumulant depuis le début de l'année 125 millions d'euros de pertes.
Une mauvaise nouvelle arrivant rarement seule, trois salariés ont été victimes d'un accident mardi matin, sur le site proche de l'usine Total Petrochemicals de Gonfreville l'Orcher. Un bac vide de 100 mètres cube s'est couché alors que des salariés de Total Petrochemicals et de Fouré-Lagadec procédaient à sa maintenance. Trois d'entre eux, blessés, ont été admis au Centre Hospitalier du Havre, et huit autres ont été pris en charge par la cellule médico-psychologique du site.
5 commentaires
Ne pas confondre Total Petrochemicals (Ex Atochem) et Total Raffinage (ex-CFR).
De plus, vous le mentionnez dans le texte.
Merci Ladon pour ce rappel.
Le groupe Total a une histoire composée de multiples rachats, depuis sa création en 1924. C'était alors la Compagnie Française des Pétroles (CFR). En 1991, le nom de Total a été adopté pour la compagnie. Parmi les acquisitions qui en font le groupe actuel, il faut noter Petrofina en 1999, Elf en 2000 et bien d'autres entreprises de taille moins importante.
Total Raffinage possède six exploitations en France, dont celle de Gonfreville l'Orcher. Total Petrochemicals regroupe quand à elle la pétrochimie de base, soient les oléfines (éthylène, propylène, styrène) et aromatiques (benzène, toluène, xylènes), les polymères de grande consommation, polyéthylène, polypropylène, polystyrène, élastomères). Le tout pour les marchés domestiques et industriels, parmi lesquels l'emballage, le bâtiment et l'automobile.
Sans parler de l'explosion en juillet sur le site de Carling, en Moselle, qui a fait deux morts ! On dérouille, chez Total !!!
Monsieur Franck L., je vous demande un peu de respect pour les deux jeunes personnes (dans vingtaines d'années) décédées à Carling.
"Dérouiller" n'est peut-être pas le terme adéquat, je doute que leurs familles se tapent sur la cuisse en entendant ce terme.
Ceci étant, campagne médiatique aidant, Total bénéficie d'une bien mauvaise presse à la limite de l'acharnement depuis le début de cette année à la suite de l'annonce de ses résultats exceptionnels. Certes, les derniers faits sont là, reconnaissez également qu'Airbus n'est pas non plus à la fête avec ses sondes et ses réacteurs.
Doit-on magnifier la désertion d'une industrie par un acharnement médiatique?
En tout cas l'industrie n'attend pas et prend les choses en main (voir le lien).
Pour autre exemple, doit-on occulter les résultats des banques qui pleuraient pour bénéficier d'un emprunt de taille au mois de septembre pour finalement mettre de côté des grosses enveloppes en août?
Combien sont mortes de mauvais traitements par leurs propres banques et combien sont empêchées de vivre dignement, parce que poussées au surendettement?
Certainement plus de personnes que l'industrie en fait vivre en France, et même encore de nos jours.
Il serait trop long, quoi qu'il en soit dommage, d'en débattre en profondeur.
Et si les journalistes n'en faisaient pas un peu trop ou franchement pas assez concernant certains dossiers?
Cher Ladon,
Croyez en tout cas que notre objectif n'est absolument un quelconque lynchage public de l'une des plus belles entreprises de notre pays. Un groupe qui de surcroit fait vivre dans notre agglomération de nombreuses personnes...
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