Les agriculteurs s'emparent de la campagne des Européenne au Havre
04/06/2009
Les producteurs de lait ont profité du passage au Havre de personnalités politiques de la majorité nationale pour s'exprimer.
L'UMP tenait un meeting hier soir à la salle François Ier. Ambiance feutrée, personnalités triées pour plaire au public, jeunes militants aux couleurs de la campagne, drapeaux tricolores, tout semblait prêt pour cet énième congrès de droite au Havre.
C'était sans compter sur les producteurs de lait, venus en masse, puisque moitié moins nombreux seulement que les sympathisants UMP. Les tracteurs bloquant la rue et les agriculteurs portant des bannières clamant leur colère ont d'abord surpris, ensuite séduit. Surpris car ils n'étaient bien évidement pas attendus, puisque pas invités. Ensuite séduit, puisqu'ils ont eu longuement l'occasion de s'exprimer.
Antoine Rufenacht a en effet choisi de les faire entrer et même participer à cette soirée. D'abord plutôt réticents, les producteurs de lait ont ensuite accepté d'entrer, pour entendre et surtout pour être entendus. Et lorsqu'un militant de droite, choqué de voir s'incruster ainsi des non invités, leur a scandé qu'ils ne respectaient rien et qu'il n'avait pas à être ici, le maire du Havre a crié au frondeur un "taisez-vous" d'anthologie.
Après une minute de silence en l'honneur des disparus du vol Rio-Paris, Bruno Le Maire, venu en tant que Secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, Dominique Riquet, tête de liste aux élections Européennes, Jean-Paul Gauzès, candidat local et troisième sur la liste, Antoine Rufenacht, Jean-Yves Besselat, tous ont tenu leur allocution originalement prévue, avant enfin de laisser la parole aux producteurs de lait.
Jean-Paul Gauzès a appris au public sa filiation agricole, indiquant par ailleurs souhaiter intégrer au sein de la commission européenne un poste plus proche "de la terre" que celui qu'il occupait jusqu'à présent.
A l'applaudimètre les producteurs de lait l'ont largement remporté, puisque tous, ministres, députés, sénateurs, maires, sympathisants de la droite et bien entendu agriculteurs, ont applaudi les demandes fortes pour qu'ils puissent continuer de vivre décemment.
Et les personnalités politiques se sont engagées elles aussi, Bruno Le Maire indiquant qu'ils n'ont pas seulement été écoutés, "mais également entendus".
Les négociations d'aujourd'hui n'ont pas atteint les espoirs des producteurs de lait, qui ne peuvent exercer leur métier avec un litre de lait à 0,28 euros.
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